Grèce : pour avoir autorisé des filles à servir l’office un prêtre est censuré

Un prêtre orthodoxe d’Athènes a été censuré par sa hiérarchie religieuse le 7 juin 2023 pour avoir permis à deux adolescentes de participer à la liturgie en tant que servantes d’autel. Une pratique interdite dans l’église orthodoxe.

Le père Alexandros Kariotoglou a été suspendu «oralement» de ses fonctions par le chef de l’Église orthodoxe grecque, Monseigneur Iéronymos, a expliqué la paroisse de Saint Nicolas Ragavas située à Plaka, centre historique de la capitale grecque.

L’Eglise orthodoxe, historiquement conservatrice et très puissante, ne permet pas la participation des femmes à la liturgie et les servants d’autel sont habituellement des garçons.

“Nous exprimons notre plein soutien au prêtre de notre paroisse” et “nous avons confiance dans les procédures définies” par Mgr Iéronymos “pour la solution à ce problème”, a indiqué un communiqué de la paroisse publié sur sa page Facebook.

Une photo de deux filles vêtues d’habits ecclésiastiques publiée sur Twitter après l’office de dimanche a provoqué un tollé sur les médias sociaux.

“Depuis quand autorise-t-on aux filles à porter des habits ecclésiastiques ? Cela constitue une distorsion de la tradition de l’Eglise”, a écrit sur son compte twitter la personne ayant publié la photo.

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Certains utilisateurs ont toutefois accusé l’Eglise de Grèce de se soumettre “aux fondamentalistes”.  Le quotidien Ta Nea (centre) a indiqué jeudi que le Saint-Synode, organe suprême ecclésiastique, devrait se réunir la semaine dernière pour aborder ce sujet.

L’Eglise de Grèce a été critiquée pendant la pandémie de Covid-19 pour avoir, en plein confinement, résisté à suspendre la communion et les offices.

L’Eglise s’oppose toujours aux relations homosexuelles, l’avortement – autorisée pourtant selon la loi grecque– et aux rapports sexuels préconjugaux.

L’an dernier, un haut dignitaire orthodoxe avait provoqué un tollé après avoir déclaré que le viol impliquait “le consentement de la femme” et n’entrainait “pas de grossesse”. 

Aucune sanction n’a été alors prononcée à son encontre.

Belphine Konan

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