Comment je suis sortie indemne d’un grave accident

Comment je suis sortie indemne d’un grave accident

Le temps peut s’écouler, mais ne saurait effacer le souvenir de la bonté du Seigneur. Lisons le témoignage doublement relaté par Olivia Seu et sa mère.

Le récit de la mère  

 « Les faits remontent à 2010 où ma fille avait 10 ans. Sa grande sœur mariée à Bonon a souhaité qu’elle aille passer une semaine de congé avec elle. La veille de son départ, j’ai fait un songe dans lequel, j’ai entendu une voix me dire : « votre fille va voyager demain et au cours du voyage elle va faire un accident, mais rien ne va lui arriver ». Quand je me suis réveillée, j’ai réuni tous les enfants et je leur ai expliqué le songe, puis nous avons prié le Seigneur. Ma fille a commencé à pleurer parce que je lui ai dit qu’elle n’irait plus en voyage. Vu ses pleurs et sa sœur qui était dans l’impatience de la revoir, je suis revenue sur ma décision. Alors le matin, je l’ai accompagnée à la gare, en la confiant au chauffeur puisqu’elle était petite et faisait son premier voyage sans moi. Avant que le car ne démarre, j’ai demandé au chauffeur la permission pour prier. Chose faite, je suis retournée à la maison. Aux environs de 08h, je reçois un coup de fil, me disant que le car emprunté par ma fille venait de faire un accident sur l’autoroute. Dans un premier temps, cela ne m’a pas affolé. Toutefois,  c’est lorsqu’une dame que je connaissais m’a interpellée pour insister que j’ai réalisé ce qui venait de se passer.

Une mère tourmentée

Abattue, je me suis rappelée du songe que j’ai fait et j’avais dit : « Seigneur Jésus, ce n’est pas ce que tu m’as dit, voilà que ça fait un an que mon mari est décédé ; et aujourd’hui c’est ma fille ? Vraiment Seigneur épargne-moi cela.  » Lorsque j’ai fini la prière, il était question que je me rende sur le lieu de l’accident. Mais, j’ai refusé. Certaines victimes ont été ramenées à Abidjan et d’autres conduites à Yamoussoukro. On m’a demandée d’aller à la morgue pour voir si son corps y était. Je n’ai pas voulu y aller, car pour moi, ma fille ne pouvait pas être parmi les morts. Alors mes voisins y sont allés à ma place, mais ma fille n’y a pas été retrouvée.  Nous avons appelé à Yamoussoukro et elle n’y était pas non plus. 

Et les gens m’ont dit « cela fait deux jours que tu ne vois pas ta fille et tu refuses de faire des recherches ». D’autres venaient dans l’intention de me présenter leurs condoléances, ce que je rejetais automatiquement. Quand ils insistaient, je leur répondais : « Dieu ne m’a pas dit que ma fille va mourir ».

 Les faits vécus par la fille (Olivia Seu)

« Après que ma mère ait fini de prier, le car a démarré. Et j’ai commencé à lire un petit livret qu’on nous a distribué à l’église. Chemin faisant, un grand bruit s’est fait entendre. Par la suite,  j’ai perdu connaissance. Quand mes yeux se sont ouverts, j’étais  assise au milieu du goudron, les pieds allongés et je voyais le car complètement renversé. J’ai reconnu mes voisins qui étaient morts, d’autres gravement blessés. Ce qui m’a marqué,  c’est que je n’ai eu aucune blessure. Je ne sais pas comment cela s’est passé, vu que tous les survivants étaient blessés. J’étais à l’écart, comme si j’avais été  extirpée du car au moment de l’accident. Vraiment, j’étais émue et j’ai su que c’est Dieu qui a fait cela. Je me suis levée et j’ai commencé à marcher et les gens me regardaient avec étonnement. Quand les secours sont venus, ils ont demandé « qui sont ceux qui veulent retourner à Abidjan ou continuer le voyage ? ». C’est ainsi que j’ai exprimé mon désir de continuer. Ils m’ont dissuadé de poursuivre le voyage, mais je suis restée ferme sur ma décision. Alors, nous avons fait une escale à Yamoussoukro pour des visites médicales. J’ai été hébergée par une dame durant trois jours. Vu que je n’avais aucune blessure, un infirmier m’a soumise à plusieurs interrogations. « Tu es sûre que tu étais dans le car ? » « Oui », ai-je répondu. « Tu possèdes quel fétiche ? », a-t-il poursuivi. Je lui ai fait savoir que je n’avais pas de fétiche mais que j’allais à l’église. Il a répliqué : « toi petite comme ça tu vas à l’église ? » « Oui, je prie beaucoup » ai-je précisé. Et il a dit « ton Dieu est fort.  Tu n’as rien mais dans les années à venir va te faire analyser, car l’accident pourrait avoir des répercussions sur toi plus tard ».  Les examens médicaux ayant révélé que je me portais bien, j’ai décidé de poursuivre le voyage sur Bonon.

Le second miracle

Une fois arrivée à Bonon, je ne pouvais pas joindre ma grande sœur, vu que son numéro de téléphone était enregistré dans mon portable que j’avais perdu lors de l’accident. Je ne savais pas où elle habitait non plus. Le seul numéro que je connaissais par cœur était celui de ma maman. Je l’ai donc appelée pour qu’elle m’oriente, mais sans suite. Je me suis donc retrouvée dans les rues de Bonon ne sachant plus quoi faire. Il était déjà 22h. Je marchais le long du goudron principal sans destination précise, en priant pour chasser la peur en moi. Chemin faisant, j’ai rencontré un monsieur à moto qui m’a demandé ma destination. Et moi de répondre « tonton, je ne sais pas où je vais, néanmoins je suis venue voir ma grande sœur ».  « À cette heure tardive ? » s’est-il inquiété.  Alors, il a poursuivi : « comme tu es petite, tu passeras la nuit chez  moi et  demain on ira au poste de gendarmerie pour faire des recherches ». J’avais peur, mais j’ai résolu que de toutes les façons si je ne partais pas avec lui et que je restais, je serais exposée aux bandits. Alors je suis montée et on est parti. Arrivé chez lui, il a garé sa moto; il est entré dans la maison avec ma valise. Etant dehors en attente, je l’entendais parler avec sa femme en disant qu’il est venu avec une petite fille, qui dormira avec eux et s’en ira le lendemain. Puis, il m’a demandée d’entrer. Dès que j’ai franchi le salon, je me suis rendue compte que la femme en question était ma grande sœur. Quelle surprise ! Je n’en revenais pas. Elle est donc l’épouse de mon bienfaiteur ! « Chéri, où est-ce que tu l’as rencontrée ? Je cherchais à t’appeler depuis ce matin pour te dire que ma petite sœur avait eu un accident pendant qu’elle venait séjourner chez nous », s’est-t-elle exclamée, heureuse.  Cependant, cette joie était trahie par une tristesse qui se lisait sur son visage. Alors toute pressée, elle a appelé ma maman  pour  l’informer de mon arrivé chez elle. Une joie mêlée de larmes a pris le dessus de ces retrouvailles. Cette même nuit, ma grande sœur m’a surnommé « Miracle », ce, durant mon séjour à Bonon.

Mon combat face aux propos du médecin

Etant en classe de terminale, je devais déposer un dossier médical. Un jour, on m’a demandé d’aller voir le médecin parce qu’il semblait que j’avais des troubles de mémoire. Comme je l’ai dit tantôt, le docteur m’avait dit que l’accident, pourrait avoir des répercussions sur ma santé plus tard. Il avait donc mentionné tous les détails dans mon carnet. Et c’est le même carnet que j’utilisais encore. Je me suis posée les questions suivantes : « Pourquoi durant tout ce temps, je n’ai pas eu de troubles de mémoire ? Pourquoi maintenant, précisément où je dois passer mon examen? » Alors quand cela m’a été dit, j’ai résolu de ne pas informer ma maman, de peur qu’elle  gaspille son argent. Dès lors, j’ai changé ce carnet pour éviter qu’on ne me parle de trouble de mémoire. 

Mais, les propos du médecin avaient commencé à avoir de l’impact sur moi. Etant en préparation pour le Bac, j’étudiais avec un étudiant. Et lorsqu’il revenait le jour suivant pour faire des révisions, je lui disais que j’avais tout oublié. Cela se répétait et j’ai commencé à m’inquiéter. J’en ai parlé à une sœur de l’église qui m’a conseillée d’en parler au Pasteur. Ce dernier m’a réconfortée, me disant : « tu n’as pas trouble de mémoire ce sont eux qui veulent te le faire croire ». Je suis sortie du bureau du pasteur en mettant ma foi en ses propos. Depuis ce jour, je n’ai plus eu de troubles de mémoire. Même les formules qu’il fallait apprendre par cœur, me venaient facilement. C’est ainsi que j’ai réussi au BAC la même année. Et depuis l’année dernière, je suis étudiante en  informatique. Vraiment, le Seigneur Jésus est bon, je lui dis merci pour ma vie qu’il a préservée et pour tout ce qu’il a fait pour moi.

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