APRES 22 ANS DANS LA DROGUE, AUJOURD’HUI APOTRE DE JESUS-CHRIST

APRES 22 ANS DANS LA DROGUE, AUJOURD’HUI APOTRE DE JESUS-CHRIST

Le Seigneur Jésus-Christ a le pouvoir de transformer toute personne, mieux pour en faire son serviteur, comme ce fut le cas de l’Apôtre Paul. L’Apôtre Israël Minoubo a vécu cette expérience. En effet, ancien gangster et toxicomane, il relate la vie difficile qu’il a menée dans la rue et comment le Seigneur l’en a délivré. Lisons.

Toxicomane dès l’adolescence

J’ai rencontré d’énormes difficultés depuis mon enfance jusqu’à l’adolescence. En effet, à l’âge de 15 ans en classe de CM2, je côtoyais des amis qui fumaient de la drogue douce à savoir le cannabis et la marijuana. Et ce malgré le fait que mes parents m’aient bien éduqué. L’éducation que j’ai eue dans la rue a impacté négativement ma vie à tel point que je ne pouvais plus me contrôler. Au secondaire, les choses vont s’accélérer. J’étais à fond dans la drogue. Fumer de la drogue, était pour moi un effet de mode. Quand tu ne fumais pas, tu étais considéré comme une personne faible. Il fallait donc se droguer pour être dans le ‘‘mouvement’’ comme on le disait dans notre jargon. L’année blanche survenue en 1990 a été une opportunité pour moi pour définitivement abandonner les cours au profit de la vie de la rue. Ainsi, j’ai quitté la cour familiale à Dabou où je résidais pour me rendre à Abidjan. Objectif, me faire une place sous le soleil ; autrement dit, pour gagner ma vie et venir en aide à ma famille.

La découverte du banditisme à grande échelle

Une fois dans cette cité, j’ai découvert une autre facette de la vie dans la rue. C’était une autre dimension du banditisme. J’ai commencé à fréquenter des loubards, des gangsters de grand rang. Ces fréquentations vont donc me conduire à la découverte de la drogue forte notamment l’héroïne et la cocaïne. Dans notre jargon, on appelait l’héroïne le ‘‘Kpao’’ et la cocaïne, le ‘‘Yobouê’’ ou le caillou. Le sachet de l’héroïne coutait à l’époque 2000 FCFA tandis que la boule de cocaïne était à 5000 FCFA. Puis, plus tard le prix de la boule a chuté à 2000 FCFA. J’étais accro à la consommation de la drogue au point où il ne ce passait une journée sans que j’en fume. Dans le cas contraire, je me sentais mal. Vu cette dépendance, on devait toujours avoir de l’argent pour s’en procurer. Pour ce faire, tous les moyens tels qu’ils soient étaient bons pour parvenir à nos fins. Ainsi, nous nous adonnions à des délits tels le vol, les agressions et les braquages. Et cela, rien que pour avoir des sous pour acheter et consommer de la drogue. Tout l’argent amassé au cours de ces sales besognes, était dilapidé dans l’achat de ces substances toxiques. Il arrivait des fois où nous faisions irruption dans les fumoirs avec 200 000 ou 500 000 FCFA. Nous y restions pour fumer à satiété ; bien évidemment jusqu’à ce que notre argent soit totalement dépensé. C’était une vie de servitude, car nous étions esclaves de ces substances.

Ma vie de ‘‘gnambro’’ et la rencontre avec John Pololo

Dans ce chaos, j’ai intégré l’univers du syndicalisme de transport ou des ‘‘gnambro’’ à Cocody. C’était un milieu barbare. Cependant, nous devons nous y habituer quoi que nous en avions marre de toujours faire le mal pour se droguer et pour certains, d’aller en prison. De 1997 à 2005, la guerre des machettes faisait rage entre différents groupes ; parce qu’il fallait se faire une place sur le terrain. Au menu, c’était des bagarres à répétition et sous l’effet de la drogue, on se tailladait avec ces armes blanches sans aucun sentiment. ‘‘Gnambros’’ que nous étions, nous avions créé la ligne d’Angré-Deux plateaux. En un mot, nous sommes les fondateurs du ‘‘mouvement’’ du transport  à Cocody. Du côté d’Adjamé, il y avait un groupe dénommé ‘‘ les gros bras d’Adjamé’’ dirigé par feu John Pololo, l’un des plus grands gangsters du pays. Ce dernier chapotait la quasi-totalité des groupes d’Abidjan et avait des représentants à Cocody. Ils étaient nos principaux adversaires sur le terrain. Au vu du sang qui coulait à flots au cours de ces affrontements, Pololo a tenu à nous rencontrer. On lui a dit clairement qu’on ne voulait plus aller en prison et faire du mal. Raison pour laquelle nous sommes dans ce milieu pour gagner ne serait-ce que 2000 ou 3000 frs par jour et rentrer chez nous. Par chance, il a été réceptif à notre requête et a même salué notre courage. Dès lors, la guerre des machettes avait cessé. Et on a commencé à travailler. En 2003, un ami nommé Jean Claude m’avait parlé de Jésus-Christ. Et je lui avais dit que j’en prenais acte. Malheureusement l’année suivante, nous avons commandité un braquage quelque part. Dans le feu de l’action, les policiers tiraient des coups de feu en ma direction. Pendant que je prenais la fuite, une voix m’a siffloté à l’oreille ceci : « si tu regardes en arrière, tu es un homme mort, donc continue sans t’arrêter ». Ensuite, j’ai pris un virage et je me suis étendu sur une touffe d’herbe. C’est à cet endroit qu’ils m’ont arrêté. Ils m’ont conduit au commissariat sans loi en Zone 3, dans la commune de Marcory. De là-bas, j’ai été transféré à la police judiciaire du Plateau.

La semence de l’Evangile de Jésus-Christ en moi  

Etant en cellule, j’ai reçu la visite d’un détenu. En ce temps, j’avais en ma possession un nouveau testament que je lisais constamment, bien qu’étant issu d’une famille musulmane. Cependant, je ne connaissais pas encore le Seigneur Jésus-Christ. Je désirais ardemment sortir de cette vie de servitude. Je priais toutes les nuits pour que Dieu m’en délivre, mais en vain. Lorsque cet homme est venu dans le violon, il a aperçu le nouveau testament dans mes mains et m’a dit : « ce que tu tiens entre tes mains, c’est la vie. C’est un trésor ». Et il m’a demandé si j’étais chrétien. Et moi de répondre que j’étais musulman. C’est ainsi qu’il m’a parlé de la repentance. Il m’a exhorté à donner ma vie au Seigneur Jésus-Christ pour le pardon de mes péchés. J’étais d’accord pour le faire. Après cette conversation, je me suis mis à méditer ces paroles de l’Evangile dans mon esprit. Et ce jour-là, de minuit à 1h, j’ai fléchi genoux, et j’ai commencé à demander au Seigneur Jésus de m’accorder son pardon. Puis, je me suis endormi.

Recours à Jésus-Christ dans la prière

Le lendemain à mon réveil, comme par miracle, j’ai ressenti une paix intérieure. C’était étrange pour quelqu’un qui risquait d’être condamné à 25 ou 30 ans de prison, d’être si serein. Aussi, le plaignant à un moment donné, ne passait plus pour s’enquérir de mon sort. Cette expérience de la prière m’a permis de réaliser que le Seigneur Jésus était réel. J’ai par conséquent fait un vœu à Dieu, lui disant que s’il me libérait de cet endroit, j’allais le servir. Le temps s’écoulant, j’étais devenu le plus ancien de la cellule à telle enseigne que les policiers m’ont chargé de recevoir les autres prisonniers qui venaient. Je m’occupais de leur logement. Toutefois, j’ai compris que c’était la volonté du Seigneur. Le jour suivant, à minuit précisément, j’ai encore prié le Seigneur Jésus-Christ. Par la suite, je me sentais libéré et une certaine assurance avait commencé à m’habiter. Je pressentais ma mise en liberté. Le troisième jour, celui qui m’avait présenté l’Evangile m’a encore approché et m’a dit : « Sais-tu qu’on doit commencer à prier ? ». J’ai donc épousé l’idée de ce dernier. Nous avons invité quelques prisonniers à se joindre à nous pour prier de minuit à une heure de la nuit. Au quatrième jour de mon incarcération, 9 prisonniers ont été libérés de la prison. Et mon compagnon de prière de me dire : « as-tu vu ce que le Seigneur a fait ? ». J’ai immédiatement eu la conviction que nos portaient du fruit. Cela nous a donné de redoubler d’ardeur dans la prière. Toutes les fois qu’on priait, des personnes étaient libérées le jour suivant. Jours et semaines s’écoulaient pour moi dans cet endroit horrible. Un jour, l’officier chargé du suivi de mon dossier m’a fait appel. Il s’est adressé à moi en ces termes : « tu es un voleur miraculé hein !avec ces coups de rafales qui ont été tirés, aucune balle ne t’a atteint ». Il m’a aussi demandé où étaient mes parents. Lorsqu’il m’a posé cette question, le Saint esprit m’a fait comprendre que c’était le chemin de ma liberté. Je me suis rendu compte que c’était maintenant une affaire d’argent. Je lui ai expliqué que j’étais ‘‘gnambro’’ dans le domaine du transport à Cocody. Je lui ai remis les contacts de mes responsables en ajoutant que s’il y avait lieu de faire quelque chose, je pouvais les appeler pour qu’ils me viennent en aide. Ils m’ont donc permis de contacter l’un de mes collaborateurs. Ce dernier a fait mains et pieds pour réunir la somme exigée par les policiers. J’ai donc été libéré de la cellule de la police judiciaire du Plateau ; après y avoir passé plus d’un mois.

Dieu m’a préservé de la mort

Etant libre, j’ai commencé à aller à l’église. Malheureusement pour moi, j’étais toujours entouré de mauvaises compagnies. Et je n’avais vraiment personne à mes côtés pour m’enseigner les rudiments de la parole. Cela ne m’a pas aidé. Toutefois, quand Dieu choisit un homme, il ne peut résister à son appel. N’étant pas bien affermi dans la marche chrétienne, j’ai commis encore une erreur. C’était en 2004, lors des évènements avec les français. Nous sommes sortis pour investir les rues d’Abidjan avec pour objectif de défendre les couleurs de la nation. Dabs cette euphorie, j’ai reçu une balle à la jambe droite. Elle m’a fracturé la clavicule. En tombant, une voix me dit : « tu ne mourras pas et tu ne seras pas amputé ». C’était Dieu qui était à l’œuvre. Par la grâce de Dieu, le gouvernement nous a pris en charge. De ce fait, j’ai été admis au CHU. Quand j’y suis sorti, j’ai résolu mettre de l’ordre dans mon adoration. J’ai commencé à marcher sincèrement avec le Seigneur. Abandonner la drogue n’était pas chose aisée. J’étais parfois tenté d’en consommer. Et comme si ce n’était pas suffisant, j’ai contracté la tuberculose. Conséquence directe de la consommation démesurée de ces substances toxiques durant toutes ces années. Bien qu’étant une maladie qui se guérit en six mois, moi j’ai fait trois années de tuberculose de 2005 à 2008. Tous mes amis m’avaient abandonné. J’étais rejeté par tout le monde.

La délivrance tant attendue est arrivée

En 2008, pendant que j’étais à la maison dans ma souffrance, j’ai reçu la visite d’un pasteur nommé Guilé Désiré et de ses fidèles. Ils étaient en pleine campagne d’évangélisation. En entrant dans la cour où j’habitais ; ils ont tiqué, apercevant les accessoires de propre aux musulmans. Et moi de les rassurer qu’ils pouvaient entrer. Il m’a donc annoncé la parole de Dieu dans les moindres détails ; me demandant de me repentir de tous mes péchés. Avec les autres, c’était juste des exhortations, des semences. Mais, ce pasteur m’a présenté de manière plus approfondie. Il m’a demandé si j’avais une Bible. Et je lui ai répondu par l’affirmative. Figurez-vous que Dieu ne fais rien au hasard. En 1998, pendant que j’étais à Cocody dans le ‘‘loubarya’’, dans le ‘‘Ziguéhi’’, j’avais acheté une Bible avec un commerçant. Je l’avais rangée dans mes affaires. Et voilà que 10 ans plus tard, elle allait m’être utile. Très convalescent que j’étais, je suis allé la récuperer. Lorsqu’il citait un passage, je vérifiais. J’ai compris que c’est Dieu qui l’avait envoyé vers moi. J’ai pris conscience que ma première adoration n’était pas bonne. Je m’en suis repenti. J’étais très fatigué du fait de la maladie. Tous mes poumons étaient perforés. Je me suis dit qu’il était mieux que je meure dans la maison de Dieu qu’ailleurs. Et que j’irai coute que coute à l’église.

Au service du Seigneur Jésus-Christ

La distance de l’église à mon domicile faisait 1 km. Néanmoins, je faisais toujours l’effort d’être présent à tous les programmes de l’église. C’est ainsi que Dieu va révéler mon appel au ministère. Je tenais donc à rendre ce témoignage pour le nom de Jésus afin qu’Il soit glorifié dans toutes les nations ; et pour tous ceux qui souffrent d’un joug quelconque précisément du milieu dont je suis sorti, soient édifiés. J’ai passé 22 ans dans la drogue. Les cures de désintoxication, les efforts humains ne peuvent nous tirer de cet enfer. Jésus-Christ est l’antidote universel pour sortir de ces vices. Par la grâce de Dieu, le Seigneur a permis que je revienne là où il m’a tiré, c’est-à-dire à Cocody. Il m’a confié une vision pour cette commune et pour toute la nation ivoirienne. Nous avons un lieu de prière où nous réunissons chaque dimanche pour nous enraciner dans la parole de Dieu. Nous sommes en début d’œuvre. Je côtoie toujours mes connaissances qui demeurent toujours dans ce milieu vicieux. Je suis en train d’élaborer un programme d’évangélisation où j’irai dans les fumoirs pour annoncer l’Evangile de Jésus-Christ. Je les exhorte également à prendre part au programme de prière. Je bénis le nom pour ce qu’il a fait pour moi. Dieu vous bénisse.

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Par Ange Martial N’guessan

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