Pakistan :  un chrétien accusé de blasphème pour avoir partagé des versets bibliques le jour de la tabaski

Pakistan :  un chrétien accusé de blasphème pour avoir partagé des versets bibliques le jour de la tabaski

Haroon Shahzad, un chrétien pakistanais, a été accusé de blasphème le 29 juin 2023 pour avoir partagé sur son compte Facebook des versets bibliques le jour de l’Aïd el-Kebir (la fête de tabaski).

La publication de 1 Corinthiens 10 : 18-21  le jour de la célébration de l’Aïd el-Kebir, a été considérée comme une insulte par les musulmans.

En effet, un musulman a réalisé une capture d’écran de ce message, estimant qu’il s’agissait là d’un manque de respect aux traditions.

« 18 Voyez les Israélites selon la chair : ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l’autel ?

19 Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement.

20 Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. »


Tahir Naveed Chaudhry, chrétien et ancien législateur, explique la situation auprès de Morning Star News.

« Le message a commencé à circuler dans les cercles musulmans jeudi, mais la situation est devenue tendue après les prières du vendredi lorsque des annonces ont été faites depuis les haut-parleurs de la mosquée demandant aux gens de se rassembler pour manifester. »

Une colère qui a conduit de nombreuses familles à fuir leurs maisons.

« La police est arrivée au village à temps et a empêché toute attaque contre les chrétiens ou tout dommage à la propriété. Cependant, la présence policière n’a pas dissuadé les foules de lancer des slogans incendiaires. Craignant que la situation ne devienne incontrôlable, la majorité des familles chrétiennes ont fui leurs maisons, laissant tout derrière elles. »

Une plainte est déposée contre Haroon Shahzad en vertu de l’article 295-A du Code Pénal pakistanais qui condamne les « actes délibérés et malveillants destinés à outrager les sentiments religieux de toute classe en insultant sa religion ou ses convictions religieuses ».

Haroon risque une peine de 10 ans de prison, accompagnée ou non d’une amende.

Le 4 juillet, il a été placé en « détention préventive », alors que son avocate, Aneeqa Maria de The Voice Society, avait obtenu sa caution. Cette dernière précise qu’il existe entre le plaignant et Haroon un litige au sujet d’un terrain.

Belphine Konan

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