Plus de 1000 personnes sont réunies en ce moment à Washington pour le deuxième sommet pour la liberté religieuse, ayant débuté depuis le 16 juillet. Hommes politiques, représentants d’organisations et survivants de la persécution, issus de 115 pays et de religions différentes, sont présents pour faire progresser la liberté religieuse dans le monde.
« Nous avons atteint un seuil critique ici. Les gens veulent la liberté religieuse et ils le veulent maintenant. » ont déclaré Andrew Brunson et ses frères dans la foi.
Pour les experts, il s’agit du plus grand événement jamais organisé dans ce domaine. C’est le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo qui a convoqué cette conférence internationale et qui a invité « des pays qui souhaitent améliorer la liberté religieuse dans leur propre pays » : « Tous les peuples du monde doivent être autorisés à pratiquer leur religion ouvertement, dans leur maison, dans leurs lieux de culte, sur la place publique, et croire ce qu’ils veulent croire. »
Pour Sam Brownback, ambassadeur de la liberté religieuse dans le monde, la question est urgente : « Nous avons atteint un seuil critique ici. Les gens veulent la liberté religieuse et ils la veulent maintenant. »
Le sommet a mis à l’honneur 30 croyants qui ont souffert de persécution religieuse. Chacune de ces victimes a pu témoigner de ce qu’elle a vécu. Parmi elles, 13 chrétiens, dont Andrew Brunson, accueilli avec beaucoup d’enthousiasme étant donné que son cas avait été au centre des préoccupations du premier sommet, l’année dernière. Leurs récits ont été relayés par Christianity Today.
Andrew Brunson avait été accusé de « mettre en danger la sécurité nationale » en 2016. La famille résidait alors en Turquie depuis 20 ans où elle s’occupait d’une communauté chrétienne à Izmir. Son procès a eu lieu en 2018. Bien qu’on l’accusait de soutenir des organisations terroristes, il n’a cessé de clamer son innocence. Son cas était au centre d’un litige entre les États-Unis et la Turquie. Il a finalement été libéré en octobre 2018.
Ouyang Manping, l’épouse du pasteur Su Tifan, est venue représenter son
mari. Il est toujours en détention administrative depuis le 9 décembre 2015.
Le révérend Mario Félix Lleonart Barroso, actuellement réfugié aux États-Unis avec sa famille, a subi des années de persécution. Il a été arrêté et détenu à de nombreuses reprises à cause de ses activités religieuses. De leur côté, les pasteurs Moises de Prada Esquivel et Alida Leon Baez n’ont pas pu se rendre au sommet. Ils devaient représenter l’Alliance des Églises évangéliques de Cuba, mais ils ont été bloqués à l’aéroport par la sécurité. Il en est de même pour le révérend Alain Toledano Valiente.
Demania Kamal Youssef Shehata Hanna a survécu à l’attaque de 3 bus de chrétiens coptes dans la province d’al-Mynia. Les fidèles se rendaient dans un monastère isolé dans le désert. L’attaque avait fait 7 morts et 16 blessés. Hanna avait pu parler aux assaillants.
Érythrée : Helen Berhane a été enfermée dans un conteneur pendant près de 3
ans. Elle est désormais chanteuse de gospel et a écrit un livre, Le chant du rossignol, où elle
raconte les conditions de sa détention.
Malaisie : Susanna, l’épouse du pasteur Koh était présente pour le
représenter. Il a été « enlevé
par des agents de l’État » en
2017. Victime de « disparition forcée par des agents de l’État », il
aurait donc été enlevé par la section spéciale de la police pour avoir fait du
prosélytisme auprès des musulmans.
Mojtaba Hosseini dirigeait un mouvement d’églises de maison en Iran
quand il a été condamné en 2009, puis emprisonné en 2012. Il a été libéré en
2015.
Thabet Habib Yousif est un prêtre chaldéen de Karamles. Il a subi
la persécution de l’État Islamique, mais a préféré rester sur place pour
s’assurer que les fidèles de sa communauté soient tous en sécurité. Lors de la
libération de Karamles, il s’est immédiatement rendu sur place pour
reconstruire la ville.
Esther est reste captive de Boko Haram pendant plus de 3 ans. Elle a été
le témoin de la mort de nombreuses personnes et a été victime de violence
sexuelle mais elle a réussi à s’échapper avec l’aide de l’armée nigériane. Mais
de retour chez elle, enceinte, elle est marginalisée. Sa fille est « un
enfant de Boko Haram ». C’est un médecin chrétien qui l’a aidé à renouer
le contact avec sa famille.
Ill Yong Joo a vécu son enfance en Corée du Nord. Il écoutait alors une
radio chrétienne, ce qui a encouragé sa famille à fuir. Ce voyage à travers
l’Asie du Sud-Est a duré 5 mois. Son père est désormais missionnaire en Corée
du Sud.
Matt Linsey est le père de 2 victimes de la série d’attentats qui a eu lieu au Sri Lanka à Pâques. Revendiquées par l’État Islamique, ces attaques avaient causé la mort de plus de 250 personnes.
Meriam Yahia Ibrahim a été accusée d’apostasie et d’adultère en 2014 car
elle avait épousé un chrétien. Bien que sa mère soit chrétienne, son père était
musulman. Elle a refusé de renier sa foi et a été condamnée à la peine
capitale. Elle a été arrêtée alors qu’elle tentait de quitter le pays. Depuis
sa libération, elle vit aux États-Unis.
Le pasteur Ga a subi plusieurs détentions et plus de 40 interrogatoires
de police. Il a été torturé. Il est désormais réfugié avec sa famille aux
États-Unis.
À leurs côtés,
des victimes de persécution issus d’autres religions ont témoigné également,
comme le docteur Farid Ahmad, survivant de l’attentat de Christchurch, Jeffrey
Myers, rabbin de la synagogue de Pittsburgh, où 11 personnes ont été tuées lors
d’une fusillade en octobre dernier.