SYRIE/ LA MINORITÉ CHRÉTIENNE PASSE DE 2 MILLIONS À 600 000 APRÈS 10 ANS DE GUERRE

SYRIE/ LA MINORITÉ CHRÉTIENNE PASSE DE 2 MILLIONS À 600 000 APRÈS 10 ANS DE GUERRE

L’ONG Portes Ouvertes qui s’intéresse aux chrétiens victimes de persécution dans le monde a publié hier un communiqué qui dresse un bilan de la situation des chrétiens en Syrie après 10 ans de guerre.

Le 15 mars 2011, dans le sillage du printemps arabe des manifestations pour protester contre le gouvernement en Syrie ont conduit à une guerre civile rappelle l’ONG qui indique qu’avant le début du conflit, « la population syrienne s’élevait à 23 millions d’habitants, dont 8% de chrétiens ».

10 ans plus tard, la population chretienne est reduite de deux tiers, de 2 millions la minorité chretienne est passée à 600 000 revele Portes Ouvertes.

L’ONG rapporte également le témoignage d’Ibrahim un jeune homme âgé de 20 ans au début de la guerre, qui était fiancé et qui habitait Alep. « En l’espace d’une semaine, notre vie a basculé » raconte-t-il, « les gens sont partis en masse. Je n’étais pas du tout préparé à cela, pas plus que les églises de la ville. » ajoute le chrétien. Dix ans après le début du conflit, Ibrahim évoque des conditions de vie difficiles : électricité réduite à quelques heures par jour, de longues files d’attente pour se procurer des denrées essentielles, l’inflation…

Il évoque également la difficulté du vivre ensemble pour les chrétiens et les musulmans.

« La guerre a fait ressurgir les tensions refoulées entre chrétiens et musulmans. L’hostilité a grandit entre voisins. Dans certaines régions, comme à Raqqa, c’est la présence chrétienne dans son ensemble qui est en train de s’éteindre. »

Ibrahim révèle toutefois que ce contexte difficile permet aux églises d’avoir un impact plus important, car elles peuvent « jouer un rôle social de premier plan ».

« Soudain, elles ont pu jouer un rôle social de premier plan, en distribuant de la nourriture, des couvertures et des vêtements aux nécessiteux, en trouvant un logement ou en déplaçant les gens vers un endroit plus sûr. »

Le trentenaire pointe « les sanctions internationales » qui pèsent directement sur la population. « En l’état actuel des choses il faut déjà veiller à endiguer l’exil des personnes de ma génération. » affirme le chrétien qui malgré les difficultés a choisi de rester à Alep, convaincu que c’est là où est sa place « en tant que chrétien ».« En tant que chrétien, je suis convaincu que ma place est à Alep, afin d’aider d’autres chrétiens à garder espoir. Le rôle de l’église est d’être sel et lumière au milieu de cette longue nuit. »

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