Côte d’Ivoire : DU PIMENT ET UN FOUET POUR DÉLIVRER UN ENFANT DIT SORCIER

« Mon prophète nous a enseigné qu’il y a des esprits qui ne peuvent être chassés que par la violence », tels sont les propos justifiant le châtiment infligé à un enfant accusé de sorcellerie dans la commune d’Abobo. Dame Yao, témoin des faits, raconte :

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Je lui ai demandé en quoi l’enfant était concerné dans cette affaire, et elle a répondu : « Je me suis rendue chez notre homme de Dieu, le prophète X. Après plusieurs questions, il a expliqué qu’il s’agissait d’un esprit maléfique qui vivait dans la maison avec nous et qu’il fallait que j’observe bien cet enfant. Ma sœur, je te dis que j’ai rapidement compris qu’il était à l’origine de nos malheurs. Pire encore, suite aux interrogations du prophète, l’enfant a avoué qu’il était responsable de la mort de ma mère. » J’ai répliqué que ce n’était pas possible et que l’enfant avait probablement dit ces paroles sous la pression et la menace. « Non ma sœur, l’esprit qui est en lui est têtu, si on n’utilise pas la force, il ne parlera pas. Donc depuis ce matin, je le fais avouer le reste de ses crimes. Mon prophète nous a enseigné qu’il y a des esprits qui ne peuvent être chassés que par la violence. »

Ne voulant pas contrarier mon amie, je lui ai simplement dit qu’elle devait faire attention, car l’enfant pourrait perdre la vie, et son prophète ne se reconnaîtrait pas dans ces agissements. De plus, son mari pourrait la répudier un jour. Je l’ai laissée, mais j’appelle de temps en temps pour avoir des nouvelles.

Recueilli par Saint Apollos.

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