« Si j’avais écouté mon père qui me disait toujours Junior va à l’école, je pense que je serais aujourd‘hui en master 2 », affirme Junior le Reveil, le cœur repentant. A travers son témoignage il relate comment sa vie scolaire chamboulée a été sauvée ».
Je suis issu d’une famille de 8 enfants, étant le 2 e garçon.
Je me suis fait baptiser en 2008, alors que j’étais en classe de 4e. J’ai
obtenu le Bac il y a quatre ans. Alors, mes parents souhaitaient que je fasse
de longues études. Mais, ce n’était pas mon ambition et la première année je
n’ai même pas mis les pieds à l’école.
Détourné par mon
entourage
Résidant dans la commune de Yopougon avec mes parents, j’ai
été négativement influencé par mon entourage. En fait, je fréquentais un groupe
d’amis dont la majorité trainait dans le quartier à ne rien faire. Notre
objectif était tout ce qui est plaisir de ce monde. Vu qu’aucun de nous
n’allait à l’école, j’ai aussi perdu l’engouement pour les études. Notre vice
principal était l’alcool, et ses corollaires le sexe et autres. Pendant des
années, nous avons trainé dans cela. Je ne me souciais de rien, comptant sur
mon père.
Difficiles rapports
avec les parents
Les parents nous éduquaient toujours selon les Saintes
Ecritures. Ils ne manquaient pas de nous dire « allons à l’église ». Je précise
que mon père est serviteur de Dieu et Assistant du Pasteur de l’Eglise. Malgré
l’effort qu’il faisait pour nous
positionner sur le droit chemin, on était toujours à la traine. Il nous donnait
des conseils, nous montrant que Dieu a toujours pris soin de lui. Son désir
ardent était que nous adorions sincèrement ce Dieu bon qu’il sert. Et souvent, il nous punissait en supprimant
notre argent de poche. Malheureusement, cela ne nous faisait pas fléchir. Au
contraire, nous nous endurcissions de plus en plus.
Ma vie devenait un
paradoxe
Malgré tout ce que je faisais de mauvais, quand j’avais un
projet mon père se montrait disponible et me disait : « vas-y, fais l’effort».
Mais j’abandonnais quand une petite difficulté se présentait. Mon père était
même sur le point de me faire partir aux Etats Unis pour y continuer mes
études, mais dans les démarches, j’ai jeté l’éponge. Je ne comprenais pas ce
qui m’arrivait. Comment avoir autour de soi des parents attentionnés pour sa
cause et être soi-même désintéressé ? Je n’étais pas une fierté pour mes
parents.
Les paroles de déclic
d’un frère en Christ
Après avoir obtenu le permis de conduire, j’avais rendu
le témoignage à l’église. Le même jour,
Stéphane Absous, un frère en Christ m’a interpellé : « ce n’est pas ce genre de
témoignage qu’il faut rendre. C’est vrai que le permis de conduire est
important, mais il faut voir grand et rendre un témoignage qui va vraiment
glorifier le nom du Seigneur ». Entendre de tels propos d’un frère en Christ
qui m’a trouvé dans la foi, a fouetté mon orgueil. En observant sa relation
avec Dieu, j’ai réalisé combien de fois j’avais pris du retard spirituellement.
Ce frère a créé un réveil en moi. J’ai ressenti un besoin de l’imiter et
atteindre son niveau afin d’honorer mes parents et mettre la joie dans le cœur
des frères et sœurs de l’Eglise.
Sauvé du gouffre par un
véritable ami
A l’instar de Stéphane, Dieu m’a fait grâce d’avoir un ami
nommé Naounou Randolph. Ce dernier faisait les cours du soir et progressait.
J’ai grandi avec lui, il m’appréciait et me donnait beaucoup de conseils. « Junior, tu es mon ami. Je ne veux pas que
tu sois le frustré du groupe. Moi, j’ai déjà la licence et je ne veux pas que
tu traînes, sinon dans quelques années tu vas venir nous demander de l’argent
alors qu’on a marché ensemble. Franchement, fais un effort, sors de ce
chaos, arrête cette manière de vivre. Va
à l’école, cherche un niveau pour honorer tes parents et
penses à devenir quelqu’un demain.
Parce qu’avec seulement le Bac, tu n’es rien, c’est juste un petit diplôme universitaire », m’a-t-il jeté
à la figure, pour me motiver. Toutefois,
je ne l’ai pas écouté, continuant à vadrouiller au quartier. La deuxième
année, Naounou est revenu à la charge.
Vu que le quartier où j’habitais était propice à la débauche, il a réussi à me
faire quitter le domicile familial (Yopougon) afin de vivre avec lui à Adjamé.
Son but était de me permettre de quitter
la facilité et me confronter à certaines réalités de la vie. Et c’est de là que
le déclic est parti.
Ma nouvelle vie à
Adjamé
Grâce à cet ami que le Seigneur a mis sur mon chemin, il
y a beaucoup de choses que j’ai arrêtées. Lui-même ne buvant pas d’alcool, et
vivant sous le même toit que lui, j’ai arrêté aussi. Plus de sorties nocturnes
et ni d’alcool. Je n’arrivais même plus à faire ces choses. Quelque chose de
nouveau c’était produit en moi. J’avais même repris le chemin de l’école.
Certes, c’était vraiment pénible après 4 ans d’abandon. Je n’arrivais plus à
lire les romans, ni même mémoriser les leçons. Je savais que j’étais
intelligent, mais avec tout ce temps de vagabondage, j’ai perdu tout bon
réflexe. Je demandais constamment au Seigneur de m’aider, parce que sans
Lui, je n’y arriverais pas.
La rage de réussir et
mon double succès
Je me réveillais très tôt et souvent à trois heures pour étudier. Je prenais souvent une journée
entière pour étudier. Je me donnais à fond pour réussir et relever le défi
d’honorer mes parents. Il arrivait des fois où je ne mangeais pas les soirs
pour mieux me disposer à étudier la nuit. Au niveau de l’Eglise, je souhaité
qu’on m’appelle désormais ‘’Junior le Réveil’’. Par la grâce de Dieu, j’ai été
parmi les meilleurs étudiants de l’école. Au cours de l’année scolaire
2018-2019, j’avais deux défis à relever. Je devais valider mon diplôme interne
au niveau de l’école et cela passait par des compositions difficiles. Ensuite,
il y avait le BTS (Ressources humaine et communication) au niveau national que
je devais présenter. Par la grâce de Dieu, j’ai été admis à ces deux examens.
Je dis grand merci au Seigneur pour sa compassion à mon égard. Qu’il bénisse mon père, mon frère Stéphane Absous
ainsi que mon ami Naounou Randopl.
Le conseil que je peux donner à la jeunesse c’est que nous devons vraiment écouter nos parents et marcher avec Dieu. C’est vrai que j’ai des regrets, mais le réveil me pousse à aller de l’avant. Aujourd’hui, quand je marche, je sens qu’il y a quelque chose de bon à l’horizon. Enfin, je peux m’assoir et manger sans contrainte.