TRUMP ACCUSE LE RÉVÉREND AL SHARPTON
Donald Trump a accusé lundi 29 juillet le révérend Al Sharpton, figure du mouvement de défense des droits des Afro-Américains, d’être un « escroc » qui « déteste les blancs et les policiers ! », s’exposant à de nouvelles accusations de racisme après ses attaques pendant le week-end contre un élu noir de la ville de Baltimore.
« Al est un escroc, un agitateur », a dénoncé M. Trump, commentant un tweet d’Al Sharpton qui annonçait son intention de se rendre à Baltimore.
Interrogé par des journalistes à Baltimore, Al Sharpton a déploré que Donald Trump joue « la carte de la division raciale », et a ajouté : « Il a une dent, en particulier contre les Noirs et les personnes de couleur ».
Ce nouveau tweet, publié très tôt lundi, indique qu’il n’a pas l’intention de revenir sur ses propos du week-end où il dressait un sombre tableau de Baltimore, ville majoritairement noire minée par les problèmes sociaux et la criminalité et critiquait sévèrement Elijah Cummings, élu noir de Baltimore au Congrès.
Ses critiques ont provoqué un tollé dans l’opposition, le chef des démocrates à la Chambre des représentants Nancy Pelosi les qualifiant de « racistes ».
Lundi matin, le président américain a repris ses attaques de plus belle.
« Baltimore, sous la direction d’Elijah Cummings, a les pires statistiques de crime de la Nation. 25 ans de bavardages, pas d’action ! Tellement fatigué d’écouter les mêmes conneries… », A tonné le locataire de la Maison-Blanche.
Déjà à la mi-juillet, Donald Trump avait appelé quatre élues démocrates du Congrès issues de minorités à « retourner » d’où elles venaient, s’attirant déjà des accusations de racisme et de xénophobie.
La controverse s’est focalisée depuis le week-end sur la grande ville portuaire de Baltimore, l’une des métropoles les plus violentes des États-Unis. Plus de 300 homicides y sont commis chaque année en moyenne depuis 2015.
C’est un « endroit très dangereux et sale », « infesté de rats » où « aucun être humain ne voudrait vivre », a affirmé le président américain.
En multipliant ces attaques, Donald Trump semble confirmer les analyses politiques selon lesquelles il cherche avant tout à alimenter un discours de division et à galvaniser sa base, très majoritairement blanche, alors qu’il se lance dans la conquête d’un second mandat.
« S’il pensait vraiment que j’étais un escroc, il me nommerait au sein de son cabinet », a également ironisé M. Sharpton, accusant l’ancien magnat de l’immobilier d’attaquer Elijah Cummings et les habitants de Baltimore « de la manière la plus fanatique et raciste qui soit ».