‘‘JE SUIS UN MIRACULE’’
Tiémélé Koutoua Philippe est un rescapé de l’accident survenu le 14 juillet 2016 aux environs de douze heures, sur l’axe Guessabo-Duékoué qui a ému toute la Côte d’Ivoire. Ce miraculé nous partage son témoignage.
En route pour rejoindre ma famille
Je suis élève en classe de troisième dans un collège de la ville d’Issia. Je devais me rendre en famille pour les vacances scolaires. Ainsi, j’étais en partance pour Man, et comme il n’y avait pas de compagnie de transport faisant le trajet direct Issia-Man, j’ai décidé de prendre dans un premier temps un véhicule pour la ville de Duékoué. Alors, arrivé à Guézon (situé à environ 77km d’Issia), le chauffeur m’a mis dans un mini car communément appelé « Massa » pour Duékoué. Je suis monté et j’ai pris une place derrière le conducteur. Peu après, une femme m’a demandé d’aller vérifier si mes bagages avaient mis dans le coffre du véhicule. Chose que j’ai faite.
Dieu m’a fait changer de place pour me sauver
A mon montée, une autre passagère avait occupé mon siège. Je lui ai donc respectueusement demandé de me le céder. Mais, elle a refusé. Pour éviter toute dispute, j’ai occupé une place disponible à l’arrière du véhicule. Quelques minutes après notre départ, le chauffeur a voulu faire un dépassement. A peine s’est-il engagé que la collision avec un grand car de la compagnie GTI est survenue. Je me suis retrouvé à même le sol, tout implorant l’aide du Seigneur: « Seigneur sauve moi ». Le choc était d’une grande violence : notre véhicule était devenu un tas de ferrailles, car déchiré en deux.
Un tragique fin pour plusieurs passagers
J’ai alors vu un triste tableau : plusieurs corps déchiquetés et éparpillés sur le goudron. Tous ceux qui étaient assis du côté du chauffeur ont perdu la vie. Aucun survivant ! Douleur, souffrance et pleurs étaient au rendez-vous. Seuls les passagers qui étaient dans le secteur de la nouvelle place que j’avais occupée ont été épargnés, mais grièvement blessés. Celui qui était mon voisin, était dans un état très critique. Les quelques rares blessés que nous étions, avons été évacués d’urgence à l’hôpital de Duékoué. Toutefois, certains sont décédés en cours de route. 17 morts ont été dénombrés suite à cet accident. Qu’en est-il de moi ?
Dieu m’a miraculeusement sauvé de la mort
Après l’examen médical, il y a plus de peur que de mal à mon niveau. Seulement une blessure à la lèvre et une petite douleur à la hanche sans gravité. Même les médecins n’en revenaient pas. Ils m’ont tout de même maintenu à l’hôpital pour observation. Ainsi huit jours après, j’ai pu rejoindre mes parents à Man en parfaite santé. Je ressassais les conditions dans lesquelles j’avais effectué ce voyage. En effet, la première date que j’avais donnée à mes parents concernant mon retour pour les vacances, coïncidait avec un programme au niveau de l’église et cela m’a mis dans l’embarras.
Mettre Dieu en priorité nous préserve du malheur
Je rappelle que durant cette période mon pasteur Timothée Kouakou nous exhortait à mettre Dieu en priorité dans toute notre vie. Etant pianiste de l’église, j’ai donc dû reporter mon voyage. Ce, malgré l’impatience de mes parents de me revoir. Ainsi, j’ai pris part au programme de l’église. J’ai retenu deux leçons de cet accident. Il faut croire en son pasteur et ne pas douter de lui. Dieu est vivant et il ne faut pas se plaindre peu importe la situation, car il fait le meilleur choix pour nous. Je dis infiniment merci au Seigneur pour sa grande bonté et la protection qu’il m’a accordées.
Ange Martial N’Guessan
A lire aussi : Comment je suis sortie indemne d’un grave accident